Croyez-vous en Dieu ou CROYEZ-VOUS DIEU?

« Aussitôt le père de l’enfant s’écria : Je crois ! viens au secours de mon incrédulité!«  (Marc 9:24)

« Les apôtres dirent au Seigneur: Augmentenous la foi! » (Luc 17:5)

« Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. » (Luc 22:31-32)

La foi a deux aspects qui nous échappent souvent:

  • le fait de savoir qu’il existe un Dieu, tout-puissant et souverain, qui gouverne toutes choses et à qui nous devons la révérence la plus absolue. Ce type de foi est celui que nous opposons sans hésiter à l’athée ou au croyant d’une autre religion, s’appelle en hébreu: emunah (qui vient du mot amanqui a donné le terme amen). Tous les croyants l’ont, c’est le terreau de nos convictions religieuses. Si quelqu’un nous demandait: « Crois-tu en quelque chose? », on répondrait sans hésiter: « Élémentaire, mon cher Watson! Oui, je crois en Dieu Père, Fils et Esprit. » Emunah, c’est notre profession de foi. Il s’agit de cette intime conviction au sujet de l’identité de Dieu et qui nous empêchera d’aller servir d’autres dieux ou professer que Jésus n’a pas été crucifié, ressuscité et n’est pas monté au ciel comme l’affirment d’autres religions.

« Et voici, la parole de l’Éternel vint à lui, disant: Celui-ci ne sera pas ton héritier; mais celui qui sortira de tes entrailles, lui, sera ton héritier. Et il le fit sortir dehors, et dit: Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera ta semence. Et il crut (aman) l’Éternel; et il lui compta cela à justice. » (Genèse 15:4-6)

  • Le deuxième volet de la foi, le plus important et décisif selon moi, se nomme bitachon. Il représente la confiance totale en Dieu parce qu’on sait qui IL EST, c’est l’abandon et le repos complets en Dieu à cause de qui IL EST. Bitachon viendrait du mot batach qui signifie « se reposer sur, se sentir en sécurité, être confiant ». Il s’agit d’être convaincu dans nos tripes qu’IL EST ce qu’IL affirme être, que l’on croit avec certitude ce qu’IL nous déclare quant à son caractère.

« L’Eternel descendit dans une nuée, se tint là auprès de lui, et proclama le nom de l’Eternel. Et l’Eternel passa devant lui, et s’écria: L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération!…«  (Exode 34:5-7)

IL sait ce qu’IL y a de mieux pour nous, surtout quand on ne comprend pas ce qui se passe et que ça semble contre-intuitif (Exode 14), IL est lumière, IL n’y a point de ténèbres en LUI (1 Jean 1:5) : IL ne peut donc pas être contre nous d’une quelconque façon.

Emunah devrait toujours conduire à Bitachon, ou du moins l’impliquer. Quand l’auteur de la lettre aux Hébreux nous parle de foi (pistis) au chapitre 11, il me semble qu’il parle à la fois d’emunah et de bitachon.

« Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. Pour l’avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable. C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles. » (Hébreux 11:1-3)

Au moment où j’écris ce billet, ma réponse à la question: « CROYEZ-VOUS DIEU? » est « Euh, je ne sais plus… NON! » J’aimerais vous dire que c’est juste mon humeur du moment mais ce serait mentir. La vérité est que voici un certain temps qu’est bien enfouie dans mon cœur, la bonne vieille et dangereuse incrédulité. Pourtant, je le sais intellectuellement que Dieu n’est pas un homme pour mentir (Nombres 23:19), qu’IL est fidèle, ne l’appelle-t-on pas d’ailleurs El Emunah (Deutéronome 7:9; 32:4)?

Toutefois, il me manque quelque chose d’important: bitachonLe Seigneur le sait, le voit et m’en a fait prendre conscience au cours d’une conversation avec un ancien de mon église. Ce dernier m’a dit: « Mais on dirait que ta foi s’est arrêtée, ne s’écoule plus. Tu ne peux pas croire seulement une partie des attributs de Dieu, tu dois croire TOUT à son sujet. » C’est à ce moment que certains lecteurs de ce blogue vont se dire: « Mais si elle ne croit pas Dieu, quelle crédibilité a t-elle de vouloir encourager les autres à ne pas perdre la foi? » Aucune si l’on voit les choses de ce point de vue; en même temps, ça ne m’a jamais intéressée de faire la « super chrétienne » qui veut faire croire qu’elle n’a pas de moments de doute quant à la réalité ou à la certitude des promesses de Dieu. Alors…

Il m’arrive très souvent de me demander comment est-ce qu’Abraham, Isaac, Joseph, David ou des millions de chrétiens persécutés à travers le monde ont fait ou font pour tenir le coup et continuer à croire Dieu, à ne pas remettre en doute une seule fois l’authenticité de SES promesses, de SA parole donnée, de SA PERSONNE, en dépit de l’écoulement du temps et de circonstances adverses. Comment ces personnes ont-elles fait pour ne pas croire à la loi des séries? Mettons de côté les masques de chrétiens du dimanche à la foi inébranlable, plus besoin de jouer la comédie; désormais seuls devant nos écrans, imaginons-nous dans la peau d’ Abraham, Isaac, Joseph, David ou… Victoria Arlen:

  • Abraham: vous êtes à un âge avancé, dans votre nation incroyante à vaquer tranquillement à vos occupations, mais l’Éternel vous demande de déraciner toute votre famille pour un endroit qu’IL vous indiquera (Genèse 12). Au cours de ce long périple de plusieurs kilomètres et années, vous devez faire face à de la jalousie, de l’envie de personnes à qui vous n’avez rien fait de mal, fuir des périodes de famine (Genèse 12; 14; 20-21). L’Éternel vous a fait une promesse d’avoir un enfant mais les années passent sans que rien n’arrive. Quand enfin naît l’enfant promis, IL vous demande de le lui offrir tout en sachant que c’est l’enfant que vous aimez plus que tout au monde (Genèse 22). Et que fait Abraham? Il obéit sans discuter, sans chercher à comprendre, alors que Dieu lui avait promis une descendance d’Isaac. 
  • Isaac: Tout comme son père, il vit sa vie, peinard dans son coin, il n’embête personne. Il apprend qu’un temps de famine se profile à l’horizon, il décide de faire ce que toute personne sensée ferait: aller vers des horizons plus luxuriants. C’est alors que l’Éternel, le Dieu de son père Abraham, lui enjoint de rester là où il est. Isaac obéit et bien qu’il prospère par la grâce de Dieu, ce sont des querelles sans fin de voisinage. À chaque fois qu’il creuse un puits, les Philistins le comblent (Genèse 26). À cette époque, les gens creusaient les puits à la main… dans le désert. Imaginez le labeur, le nombre d’années consacrées à cette tâche, sous le soleil brûlant… Et pourtant, Isaac se remettait à chaque fois à la tâche jusqu’à ce que l’Éternel le mette enfin au large (Genèse 26:22).
  • Joseph: nous connaissons tous l’histoire du jeune Joseph, si chèrement aimé par son père Jacob au point d’attiser la haine quasi-mortelle de ses frères qui le vendront en esclavage et le feront passer pour mort, auprès de leur père (Genèse 37). Cependant, avez-vous songé une seule fois à ce que Joseph a dû ressentir pendant ces 13 longues années de captivité? Souvenez-vous: il avait fait deux rêves dans lesquels il se voyait garanti un bel avenir et après ça, les choses n’ont pas arrêté d’aller de mal en pis dans sa vie. Il y aurait de quoi oublier le Dieu de ses pères, l’Éternel le Dieu Vivant, d’autant plus que Joseph vivait dans l’un des pays les plus idolâtres de l’antiquité. Et pourtant…

  • David: il existe certaines similitudes entre les histoires de Joseph et David, puisqu’ils ont, tous les deux, reçu des promesses attestées de Dieu qu’ils occuperont des positions de pouvoir (1 Samuel 16). Toutefois, ils se retrouvent à plutôt vivre des vies de semi-liberté et d’oppression à des âges relativement jeunes (17 ans pour l’un, 23 ans pour l’autre). Ils doivent attendre 13, 14 ans avant de voir la réalisation tangible des promesses. David a dû vivre quasiment comme une bête aux abois (1 Samuel 21-31), il a vécu tellement d’adversité que son neveu n’hésite pas à le lui rappeler (Genèse 22et à le menacer de lui faire vivre pire (2 Samuel 19:8). Comment est-ce que David a réussi à tenir le coup, à persévérer en dépit des nombreuses larmes versées sur sa couche (Psaume 6:6), lui le jeune berger/soldat aguerri qui avait débuté ses faits d’armes en tuant un géant avec une simple fronde? Ses psaumes sont un témoignage de la confiance qu’il avait en l’Éternel. Même s’il lui arrivait de crier « Jusqu’à quand » (Psaume 13), il finissait par se ressaisir et s’appuyer sur son rocher: l’Éternel (Psaume 18).

 

Exam
Main faisant un QCM – Alberto G/Flickr

Je pense que bitachon représente le vrai test de foi et je peux vous dire que j’obtiens encore à ce jour, un zéro pointé. Plus le temps passe et plus je constate combien de fois je trébuche sur ce point! Ma réticence à laisser le volant de ma vie à Dieu ou ma tendance à le faire en surveillant systématiquement s’IL ne serait pas en train de me rendre la vie plus difficile que je ne la trouve, va plutôt crescendo au lieu de diminuer. Pourtant, je sais très bien que le bitachon ne se développe pas dans la sécurité, sur les berges d’eaux paisibles comme le rappelle le Seigneur à Jérémie (Jérémie 15:5).

 

Bitachon, c’est ce qui permet d’avancer, de persévérer dans les difficultés, les ténèbres, face à l’adversité, de se relever après être tombé sept fois… par la grâce de Dieu (Proverbes 24:16). C’est pour cela que nous devons prendre exemple sur les apôtres:

« Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi.«  (Luc 17:5)

Faites-moi part de votre point de vue mais je pense de plus en plus que le danger qui guette une personne croyante, surtout celle qui n’a pas de répit face aux difficultés de la vie, est une diminution de ses réserves de bitachon qui finissent par déboucher sur un tarissement total de l’emunah.

Jeremie 17-7
« Béni soit l’homme qui fait confiance (batach) à l’Eternel et qui place son espérance en lui! » (Jérémie 17:7) Jeremiah 17:7 (NIV) / Scripture as Art – Flickr

 

Je conclus ce billet par une courte vidéo de Victoria Arlen, une ex-athlète et commentatrice sportive américaine, qui est restée enfermée dans son corps pendant 4 longues années (syndrome d’enfermement). À l’âge de 11 ans, elle s’est subitement retrouvée incapable de bouger, parler, manger, marcher et s’est retrouvée dans un état végétatif jusqu’à l’âge de 15 ans. Son rétablissement ne s’est pas fait en quelques mois, ni sans rechutes ou difficultés, mais Victoria avait fait une promesse à Dieu dans un état de désespérance: « Si tu me donnes une seconde chance de vie, je te promets de ne pas en gaspiller un moment. » (Cliquer sur « cc » pour les sous-titres en français)

AVIS AUX MARTHE DU BLOGUE: Je n’ai pas mis le témoignage de Victoria Arlen afin que vous flagelliez à coups de « je n’ai pas assez de foi; si Victoria Arlen a vécu tout ceci, mes problèmes ou doutes sont insignifiants bla bla bla. » En un mot, mettez en veilleuse la pharisienne en vous, vous n’accumulerez pas plus de points ainsi au ciel😊! La vidéo se veut un message d’encouragement, d’illustration de ce que l’Éternel fait quand on LUI fait confiance et de ce qu’IL veut faire pour vous aussi. Notre Dieu n’accable pas ceux qui doutent, IL leur dit plutôt avec amour: « […] Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. » (Luc 22:31-32)


L’opinion émise dans ce billet n’engage que son auteure.

3 commentaires

Répondre à « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine… » (1 Corinthiens 10:13) – B'Lev Sameach – Avec un coeur joyeux Annuler la réponse

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