
Puisqu’il s’agit d’une capsule en prélude au prochain article sur l’universalisme chrétien, les thèmes de la résurrection et du paradis ne seront pas abordés dans cette publication.
« Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts (shéol) ! Et il pleurait son fils. » (Genèse 37:35)
« Comme la nuée se dissipe et s’en va, Celui qui descend au séjour des morts (shéol) ne remontera pas; » (Job 7 :9)
En général, lorsque nous lisons « séjour des morts », « lac de feu », « étang de feu » dans la Bible, nous pensons immédiatement à l’enfer puisque dans l’inconscient collectif, toutes ces expressions sont (quasi) synonymes. Toutefois, ce n’est pas le cas.
Que se passe-t-il immédiatement après notre mort ?
Le mystère du Shéol (שְׁאוֹל), la conception de l’au-delà dans l’Ancien Testament
Dans la pensée juive ancienne et contrairement à nos conceptions modernes de paradis ou d’enfer, le shéol n’était ni un lieu de récompense, ni de châtiment. Il accueillait indistinctement les âmes des justes et des méchants après leur mort. Les textes bibliques le décrivent comme un endroit sombre, silencieux, dépourvu d’activité.
Bien que le TaNaKh fournisse peu d’informations sur le shéol, certains éléments ressortent :
- C’était un lieu souterrain où allaient toutes les âmes après la mort.
- On n’en revient pas, sauf si l’Éternel le décide, comme l’attestent Job 7:9 et le Psaume 30:3.
- Y descendre « vivant » était considéré comme une punition divine, cf. Nombres 16:33 et Psaume 55:15.
- Selon Ésaïe 14:15, même Satan y est précipité: « Mais tu as été précipité dans le séjour des morts (shéol), Dans les profondeurs de la fosse. »
- Seul Dieu a le pouvoir de faire entrer et sortir les âmes du shéol.
« L’Eternel fait mourir et il fait vivre. Il fait descendre au séjour des morts (shéol) et il en fait remonter. » (1 Samuel 2:6)
Le shéol ne correspondait pas à une destination finale et permanente pour les âmes. C’était tout simplement un lieu de séjour transit, jusqu’à ce que Dieu décide du sort éternel de toutes les âmes.
Un tournant important dans la compréhension du concept de shéol survient avec la traduction du TaNaKh en grec. Des idées et un vocabulaire provenant de la philosophie grecque sont ainsi intégrés dans la pensée eschatologique juive, façonnant les perceptions sur l’au-delà et le jugement des âmes.
Du Shéol de l’Ancien Testament (TaNaKh) au Hadès (ᾍδης) du Nouveau Testament (B’rit Chadashah)
La pensée grecque a introduit le concept d’hadès dans la culture juive, influençant la perception du shéol hébraïque. Dans la mythologie grecque, le dieu Hadès (appelé Pluton chez les Romains) gouvernait les Enfers (au pluriel et écrit avec une majuscule), le royaume souterrain des morts. Ce royaume était composé de différentes régions, où les âmes étaient envoyées en fonction du comportement terrestre passé des défunts. Les Champs-Élysées, par exemple, accueillaient les âmes des héros et des justes où elles y connaissaient repos et félicité, tandis que le tartare était réservé aux criminels, traîtres et autres âmes coupables, qui y subissaient un châtiment éternel.
Dans le Nouveau Testament, le terme hadès (ᾍδης) est utilisé comme équivalent grec de l’hébreu shéol ; il désigne donc le séjour des morts. On le retrouve dans des passages tels Matthieu 16:18, Actes 2:27, ou encore Apocalypse 1:18 et 20:13. Par exemple, dans les Actes 2:27, Pierre cite le Psaume 16:10 pour indiquer que Yeshua n’a pas été abandonné dans le séjour des morts: « Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts (Hadès), Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. » Hadès représente à la fois le dieu des morts et les Enfers.
À l’instar du shéol, l’hadès est présenté dans le Nouveau Testament comme un lieu temporaire où les âmes attendent le Jugement dernier. Cet endroit est divisé en deux sections, dont l’une est un lieu de réconfort pour les justes tandis que l’autre est un lieu de tourments pour les impies et les méchants. Cette distinction est clairement exprimée dans la parabole du riche et de Lazare (Luc 16:19-31), où Lazare, après sa mort, est transporté dans le sein d’Abraham, tandis que le riche, en proie aux tourments, lève les yeux depuis le séjour des morts (hadès).
« Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts (hadès), il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme. » (Luc 16 :22-24)
Les deux sections sont séparées de manière très nette; on ne peut passer de l’une à l’autre après la mort.
« D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire. » (Luc 16 :26)
Le sein d’Abraham : lieu de réconfort pour les justes
Le sein d’Abraham est une expression utilisée dans le Nouveau Testament pour désigner un lieu de repos et de paix après la mort, réservé aux justes. Les âmes vertueuses y trouvaient consolation et proximité avec Abraham, le père des croyants. Cet endroit symbolisait une étape provisoire avant la résurrection et le Jugement final. Les âmes des justes y reposaient en sécurité, en attendant leur entrée dans le paradis après la résurrection de Yeshua. Normalement, le sein d’Abraham était une aire d’attente pour les âmes s’y trouvant jusqu’au jugement dernier. Cependant, la mort et la résurrection du Messie vont profondément changer la donne.
En se basant sur certains passages du Nouveau Testament, certaines interprétations (auxquelles j’adhère pour ma part) affirment que les âmes des justes qui se trouvaient dans le sein d’Abraham au moment de Sa mort sont désormais au ciel avec Yeshua. Avant la mort de Yeshua, les âmes des justes (les personnes qui craignaient l’Éternel et vivaient selon Ses commandements) allaient directement dans le sein d’Abraham après leur décès (Luc 16:22). Lorsqu’IL est mort, Yeshua est descendu dans le sein d’Abraham afin d’y proclamer sa victoire sur la mort et le séjour des morts. IL y a récupéré toutes les âmes qui s’y trouvaient et est monté au ciel avec elles (1 Pierre 3 :18-22 ; Éphésiens 4 :8-10). La section de l’hadès, qui constituait le sein d’Abraham, est désormais vide. Dorénavant, les croyants en Yeshua vont directement au paradis après leur mort, sans passer par le séjour des morts, comme l’indique l’apôtre Paul :
« Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur. » (Philippiens 1:23)
Même si elles ont quelques similitudes en ce qui concerne leur fonction en tant que lieux de récompense pour les âmes des justes après la mort, le sein d’Abraham et les Champs-Élysées sont deux notions distinctes, issues de traditions religieuses et culturelles différentes. Toutefois, il n’existe pas de lien direct et historique entre le sein d’Abraham et les Champs-Élysées : ces deux concepts appartiennent à des systèmes de croyances fondamentalement différents.
Le lieu de tourments, l’autre partie de l’Hadès
Dans cet endroit, les âmes des impies et des méchants gardent les souvenirs de leur vie terrestre (Luc 16 :27-28). Les âmes demeurent jusqu’au jour du dernier jugement dans cet endroit, qui existe toujours à ce jour (contrairement au sein d’Abraham). Il est important de ne pas le confondre avec le tartare de la mythologie grecque, qui était le nom du lieu de tourments des âmes humaines particulièrement mauvaises ainsi que des celui des autres forces et êtres malveillants.
Dans le livre de l’Apocalypse, Yeshua est décrit comme Celui qui a les clés de la mort et du séjour des morts (hadès), illustrant ainsi son autorité sur ces royaumes :
« J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » (Apocalypse 1:17-18)
Ainsi, Yeshua a le contrôle absolu sur la mort et l’hadès, marquant la fin du pouvoir de cet endroit sur les âmes des croyants.
Quel est le sort des esprits mauvais et des anges déchus en attendant le Jugement dernier ?
Comme on le verra, il est important de ne pas confondre les anges déchus et les démons.
Les anges déchus correspondent aux anges qui se sont rebellés contre Dieu et sont souvent associés à des figures comme Satan et aux principautés. Ils seront jugés et punis éternellement dans le lac de feu (Matthieu 25:41). Certains anges déchus sont déjà enchaînés dans le tartare, tandis que d’autres continuent à œuvrer sur terre, influençant le monde des hommes. Quant aux démons, ils ne sont pas tous confinés dans l’abîme. Ce sont des esprits mauvais (désincarnés) qui errent sur terre en attendant le jour de leur jugement ultime, et qui cherchent à tromper et à détruire les êtres humains (Éphésiens 6:12).
Dans le Nouveau Testament, Yeshua a expulsé à plusieurs reprises des esprits mauvais des personnes qu’il rencontrait. Mais que sont devenus ces esprits dans l’attente du Jugement dernier ? Sont-ils déjà en enfer ? Dans notre quête de compréhension de ce qui existe après la mort, il est aussi bien de s’interroger aussi sur le sort de ces agents du mal, qui ne sont pas des êtres humains et qui sont mentionnés dans la Bible. Les Écritures offrent des indices à ce sujet.
L’abîme, lieu de détention temporaire des esprits mauvais
« Jésus lui demanda : Quel est ton nom ? Légion, répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d’aller dans l’abîme. » (Luc 8:30-31)
L’abîme, en grec « abyssos« , est un lieu de détention provisoire pour les démons/esprits mauvais qui ont été capturés, et ce, jusqu’au jour du Jugement dernier. L’abîme est décrit comme un gouffre sans fond ou un lieu sombre et profond. Il se distingue de l’hadès, qui est le nom de l’endroit où demeurent les âmes des êtres humains.
Quelques éléments clés sur l’abîme :
- Dans Luc 8:31, les démons supplient Jésus de ne pas les y envoyer.
- Dans Apocalypse 9:1-11, l’abîme est ouvert et des sauterelles démoniaques en sortent pour tourmenter les hommes.
- Dans Apocalypse 20:1-3, Satan est enchaîné et jeté dans l’abîme pour mille ans.
Ainsi, l’abîme est un lieu de confinement temporaire pour les démons jusqu’au Jugement dernier, et qui est distinct du lac de feu qui correspond à leur destination finale.
L’abîme est gouverné par une figure énigmatique appelée Abaddon :
« Elles avaient sur elles comme roi l’ange de l‘abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon. »(Apocalypse 9:11)
Abaddon, dont le nom signifie « destruction » en hébreu, est présenté comme un ange déchu de haut rang dans la hiérarchie du royaume de Satan. Son nom grec, Apollyon, signifie « le destructeur ». Cette entité est le gardien et le souverain de l’abîme et joue un rôle central dans les événements décrits dans le livre de l’Apocalypse.
Le terme Abaddon apparaît aussi dans l’Ancien Testament, où il est synonyme de destruction ou de royaume des morts. Il est fréquemment associé au shéol:
« Le séjour des morts (shéol) et l’abîme (Abaddon אֲבַדּון) sont devant l’Éternel. » (Proverbes 15:11; cf. Proverbes 2:20; Apocalypse 1 :18, 6 :8 ; 20 :13-14).
- Dans Job 26:6, Abaddon est décrit comme sans couverture devant Dieu.
À l’instar du terme « Hadès », dans la Bible, le mot « Abbadon » désigne à la fois un endroit et un être.
Le Tartare (Τάρταρος): prison des anges déchus
Un autre lieu de confinement mentionné dans le Nouveau Testament: il s’agit du « tartare ». L’apôtre Pierre y fait référence :
« Car, si Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché, mais s’IL les a précipités dans les abîmes (tartaroo) de ténèbres et les réserve pour le jugement; » (2 Pierre 2:4)
Ce terme, emprunté à la mythologie grecque, où il représentait l’endroit le plus souterrain des Enfers, désigne dans le Nouveau Testament une section plus souterraine de l’abîme et réservée aux anges qui ont commis des péchés particulièrement graves, probablement ceux qui sont évoqués dans Genèse 6. Contrairement à celui de la mythologie grecque, on ne trouve pas d’âmes d’êtres humains dans le tartare chrétien, mais uniquement des anges déchus.
En résumé, en attendant le jour du jugement dernier, il existe différents lieux de confinement dans l’au-delà :
- L’hadès est le lieu de séjour des âmes des êtres humains morts et la seule section qui est remplie depuis la résurrection de Yeshua (Apocalypse 20 :13), est malheureusement le lieu des tourments.
- L’abîme est l’endroit où sont détenus provisoirement les démons/esprits mauvais.
- Le tartare est une prison pour les anges déchus.
Que se passera-t-il après le jugement dernier ?
Étant donné que même au sein du corps du Messie, il existe des désaccords théologiques autour de la question de l’enfer, j’ai jugé bon d’effectuer quelques recherches sur ce que les gens pensaient à ce sujet à l’époque de Yeshua.
Le châtiment éternel dans la pensée juive du premier siècle
Contrairement au shéol, l’enfer est un endroit où les âmes sont envoyées après la résurrection des morts et le jugement final afin d’y être châtiées. Bien que les perspectives sur l’enfer ne fussent pas uniformes à l’époque du 2e Temple, il existait tout de même un consensus sur le fait que Dieu jugerait les impies et les pécheurs impénitents. En revanche, les avis divergeaient fortement quant à la nature et à la durée de la punition. Certaines écoles de pensée soutenaient l’idée d’un tourment éternel des âmes, tandis que d’autres penchaient pour l’annihilationnisme, une doctrine qui affirme que les âmes des méchants cesseraient finalement d’exister après une certaine durée de châtiment.
Selon David Instone-Brewer (“Eternal Punishment in First Century Jewish Thought”, 2015), certains textes de la période intertestamentaire comme le Livre des Jubilés, d’Énoch ont des points de vue similaires sur la nature de l’enfer. Ils s’accordent sur plusieurs aspects, qui ne sont pourtant pas abordés dans le TaNaKh mais qui ont probablement été inspirés par Ésaïe 66 : 22-24. Ainsi :
- L’enfer serait à la fois un lieu de flammes et de ténèbres.
- Les âmes y seraient à la fois tourmentées et détruites.
- Différents noms sont utilisés pour désigner cet endroit : shéol, géhenne, tartare, vallée.
Deux positions majeures émergeaient de toute cette multitude de points de vue:
- Le châtiment serat éternel.
- L’endroit serait le tartare de la mythologie grecque ou la vallée de Hinnom (géhenne).
La géhenne, ou « géhenne de feu », tire son nom de la vallée de l’Hinnon גֵּיא בֶן־הִנֹּם, Gēʾ ḇen-Hīnnōm, près de Jérusalem. À l’époque des royaumes d’Israël et de Juda, cette vallée était associée à des pratiques idolâtres et à des sacrifices d’enfants au dieu Moloch (2 Chroniques 28:3). Le prophète Jérémie a prédit que cette vallée deviendra un symbole de destruction et de jugement divin :
« Ils ont construit les hauts lieux de Tofet, qui est dans la vallée de Hinnom, pour faire passer leurs fils et leurs filles par le feu. » (Jérémie 7:31)
« Et la vallée de Hinnom sera appelée la vallée de l’abomination » (Jérémie 19:6)
Par la suite, la théologie de l’enfer a continué d’évoluer à travers le débat entre les Shammaïtes et de Hillelites, les deux principales écoles du judaïsme rabbinique du premier siècle. De façon générale, les pharisiens croyaient en la résurrection des morts et en une forme de jugement après la mort. Pour les Shammaïtes, il existait trois groupes d’âmes : celles des justes, celles des méchants et celles des personnes dont les œuvres étaient à mi-chemin entre le bien et le mal (âmes intermédiaires). La géhenne représentait un lieu de purification temporaire, un lieu de passage obligé pour les âmes intermédiaires pendant un moment, avant qu’elles ne rejoignent, une fois purifiées, celles des justes au paradis (Zacharie 13 :9). Leur point de vue rappelle le concept de purgatoire dans l’Église catholique romaine (un dogme qui date seulement de 1439). Quant aux âmes des méchants, elles étaient tourmentées dans le shéol puis étaient anéanties dans la géhenne. Les Hillelites pour leur part, pensaient qu’en raison de l’immense miséricorde divine, certaines âmes intermédiaires, dont celles des justes parmi les non-juifs, seraient exemptes de la géhenne.
Les sadducéens, en revanche, ne croyaient pas en la résurrection (Matthieu 22:23; Actes 23:8) ou en l’existence d’une vie après la mort. Ils étaient généralement sceptiques face au concept de l’enfer, se concentrant plutôt sur l’importance de mener une vie juste dans le présent, sans préoccupation aucune pour une éventuelle future punition.
Enfin, d’après les Manuscrits de la Mer morte, les ésséniens rejetaient l’idée de l’enfer en tant que lieu de purification temporaire. Selon eux, il n’y aurait que deux catégories de personnes le jour du jugement : les justes, qui iraient dans une « demeure remplie de lumière », et les méchants, qui seraient condamnés à une damnation éternelle dans des endroits remplis de ténèbres et de tourments.
C’est dans ce contexte de pluralisme doctrinal que Yeshua va transmettre Ses enseignements sur l’enfer et qui reflètent certaines des idées en vogue à son époque, tout en introduisant de nouveaux éléments.
Les enseignements de Yeshua et le concept chrétien d’enfer
L’enfer chrétien est un concept d’exclusion irréversible de l’âme de la présence de Dieu et associé à la souffrance. Dans le Nouveau Testament, il est souvent désigné par le terme géhenne (γέεννα), qui correspond à un lieu de tourments éternels pour ceux qui rejettent Dieu.
Yeshua utilise le mot « géhenne » pour identifier l’endroit où aura lieu le châtiment après le jugement dernier. IL l’associe souvent à un feu éternel et où « le ver ne meurt pas » .(Marc 9 :48 ; cf. Ésaïe 66 :24)
« Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d’être puni par le feu de la géhenne. » (Matthieu 5 :22)
L’enseignement de Yeshua sur l’enfer introduit l’idée d’une punition éternelle en des termes non ambigus. Il insiste non seulement sur la gravité du péché (même celui des pensées et des intentions, comme le souligne le Sermon sur la Montagne), mais aussi sur les conséquences éternelles du manque de repentance.
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt Celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » (Matthieu 10:28)
Contrairement aux pharisiens, Yeshua n’exprime pas dans Ses propos l’idée d’une punition temporaire suivie d’une annihilation ou celle d’un temps donné de purification. Yeshua fait plutôt référence à un châtiment éternel pour les méchants.
« Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » (Matthieu 25:46)
Le livre de l’Apocalypse décrit aussi le destin ultime de tous les méchants : êtres humains, démons, anges déchus, Satan, ils finiront tous dans l’étang de feu qui est un lieu de souffrance éternelle.
« Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l‘étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. » (Apocalypse 20 :10)
« Et la mort et le séjour des morts (hadès) furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. » (Apocalypse 20 :14-15)
Ainsi, en opposition totale aux pharisiens et à leurs trois catégories d’âmes, Yeshua met l’accent sur la nécessité de la repentance individuelle si l’on veut échapper à la punition éternelle. Le sort de chaque être humain après sa mort sera déterminé par la relation qu’il a eue avec Dieu à travers Yeshua. La vie éternelle est seulement promise à ceux qui croient en Lui et suivent Ses enseignements, tandis que ceux qui refusent de se tourner vers Dieu seront condamnés au châtiment éternel.
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16)
Yeshua explique que les pécheurs peuvent se repentir et obtenir le pardon (par exemple, la parabole du fils prodigue en Luc 15), Matthieu 25:31-46 contient une description de Yeshua parlant du jugement des nations et du tri final entre les brebis (les justes) et les boucs (les méchants). IL associe les boucs à une punition éternelle, où ils iront vers un « feu éternel préparé pour le diable et ses anges ». Il n’y a pas de troisième groupe.
Tandis que les Juifs de son époque pensent que seuls les membres du peuple d’Israël ou les personnes qui suivent la Torah seront sauvés, Yeshua étend son appel au salut à tous, y compris les païens. Son message n’est plus uniquement lié à l’appartenance ethnique ou religieuse, mais à la foi et à la repentance individuelle. Cette vision universelle du salut contraste avec les croyances de certaines sectes juives plus exclusives comme les esséniens.

Alors que les Enfers grecs n’impliquent pas un jugement final universel, dans la théologie chrétienne, l’enfer (au singulier et en minuscule) est très souvent présenté comme un lieu de punition éternelle et destiné aux âmes des méchants et des impies après le jugement dernier. Il est souvent associé à des images de feu et de souffrance. Yeshua décrit cet endroit comme un lieu de « pleurs et de grincements de dents » (Matthieu 13:42) et un « feu éternel » (Matthieu 25:41).
« Ensuite IL dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matthieu 25 :41)
L’enfer est donc une destination finale pour les âmes et non une zone de transit comme le shéol ou l’hadès. C’est l’endroit où surviendra la seconde mort.
« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l‘étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » (Apocalypse 21:8)