Ça me fait toujours sourire quand je vois des croyants refuser de demander de l’aide ou de révéler leur vulnérabilité à autrui, au nom des convenances sociales ou d’un orgueil mal placé. Ils passent sans le savoir à côté de l’opportunité de voir la gloire de l’Éternel se manifester dans leurs vies lorsqu’IL disposera, par exemple, le cœur des puissants ou de leurs ennemis en leur faveur (Proverbes 16 :7, 21 :1; Néhémie 1 :11, 2 :1-8), renoncera à l’exécution de Son châtiment comme Abraham (Genèse 18 : 22-32) et Moïse (Exode 32 :11-14) ou les finira par les bénir comme Jacob (Genèse 32 :26).

 

Bartimée, le mendiant aveugle, est l’un de mes deux personnages préférés dans les Évangiles parce qu’il a su faire preuve d’audace, de chutzpah quand il le fallait. En effet, lorsqu’on a essayé de le faire taire parce qu’il essayait d’attirer l’attention de Yeshua, il a crié plus fort.

« Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. Il entendit que c’était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier; Fils de David, Jésus aie pitié de moi ! Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort; Fils de David, aie pitié de moi ! Jésus s’arrêta, et dit : Appelez-le. Ils appelèrent l’aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t’appelle. L’aveugle jeta son manteau, et, se levant d’un bond, vint vers Jésus. Jésus, prenant la parole, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Rabbouni, lui répondit l’aveugle, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. Aussitôt il recouvra la vue, et suivit Jésus dans le chemin. » (Marc 10 :46-52; cf. Luc 18 :35-43)

 

La femme syro-phénicienne, celle dont la fille était possédée par un esprit impur, en a fait de même.

« Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s’approchèrent, et lui dirent avec instance : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui, disant : Seigneur, secours-moi ! Il répondit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit : Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. » (Matthieu 15 :21-28)

Et que dire de cette femme en état d’impureté rituelle depuis 12 ans et qui a osé toucher les tzitziot de Yeshua? (Matthieu 9 :20-22; Marc 5 :25-34) Est-ce que Yeshua a fait des reproches à ces personnes pour avoir fait preuve de  chutzpah ? Non! IL a entendu leurs cris, les a écoutés puis exaucés. IL leur a même dit :

• à l’un(e) « ta foi t’a sauvé(e) »;
• à l’autre « ta foi est grande ».

 

Au fait, que signifie chutzpah? Brad Young, dans son ouvrage, « Jesus, the Jewish Theologian », interprète ainsi ce terme hébreu :

« Le mot  chutzpah est difficile à définir en un seul mot. Il signifie la persistance entêtée, l’impudence effrontée, la ténacité inflexible, la détermination audacieuse, ou ce que l’on pourrait appeler dans le langage courant : le culot à l’état brut. »

 

À travers les Paraboles de l’ami importun (Luc 11 :5-13) et celle du juge inique (Luc 18 :1-8), Yeshua nous incite à faire preuve de chutzpah lorsque nous nous présentons devant l’Éternel avec nos requêtes. Il ne s’agit pas seulement de faire preuve de persévérance, mais avant tout de ne pas craindre Lui présenter TOUT type de prières pourvu qu’on ne demande pas pour de mauvaises raisons (Jacques 4 :1-3).

« Et moi, je vous dis : Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. » (Luc 11 :9-10)

Lorsqu’on fait preuve de chutzpah devant le trône de l’Éternel, notre ultime motivation doit être la glorification de Son Nom, Son autorité, Sa souveraineté absolue sur tout aux yeux de tous.

 

À cause de certaines interventions miraculeuses du Seigneur dans divers domaines de ma vie, je suis de plus en plus persuadée, plus les années passent, qu’une bonne dose de chutzpah, de temps en temps, est ce dont le disciple de Yeshua a besoin pour transformer son emunah en bitachon de manière pérenne. Ceci étant dit, ayons plutôt une sainte chutzpah! Puissions-nous ne jamais utiliser notre chutzpah pour jeter l’opprobre sur Yeshua! Puissions-nous, au contraire, employer notre chutzpah afin de démontrer qu’il est sage de le reconnaître comme le Messie! Rendons ainsi un témoignage éclatant à Yeshua!

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L’opinion exprimée dans ce billet n’engage que son auteure.