Près d’un mois plus tard, je discutais avec de nouveaux immigrants quand un Britannique d’environ 70 ans s’est joint à nous. Au cours d’une discussion sur la Syrie, il s’est lancé dans une mini-diatribe contre la religion en général et le fait qu’elle encouragerait l’endoctrinement des enfants.
Il n’arrêtait pas de râler contre les Jésuites et ça m’a fait sourire, car j’ai pensé: « En voilà un autre qui a été traumatisé par une conception dévoyée de la religion et de Dieu et qui en veut maintenant à la terre entière! ». Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord avec lui et que la religion ne faisait pas la promotion de l’endoctrinement des enfants. Selon moi, tout dépend de la façon dont on transmet ses croyances à ses enfants et surtout si tout en faisant ceci, on encourage son enfant à avoir un esprit critique ou non. Je lui ai fait remarquer qu’il était d’une époque où les enfants n’avaient pas droit au chapitre et durant laquelle les religieux régentaient à bien d’égards la vie privée de pas mal de leurs ouailles. Cependant, les mentalités étaient en train de changer depuis la fin du 20e siècle, les dérives des hommes et femmes de Dieu sont désormais de plus en plus dénoncées. Par ailleurs, ce n’est pas parce que les Jésuites ou les religieux de son enfance lui ont assené certaines « vérités » que ça veut dire qu’elles reflétaient vraiment la pensée de Dieu.
Monsieur ne voulait rien savoir et après avoir jeté un coup œil à mon médaillon, il a affirmé ne pas aimer les trois religions abrahamiques. Selon lui, elles feraient la promotion de l’endoctrinement des enfants et que ça continuait à ce jour, avec les guerres de religion bla-bla-bla. Puis, de nulle part et sans lien avec notre discussion, il a décidé de tourner en dérision l’histoire de la remise des tablettes de la Loi à Moïse. Il a affirmé que l’être humain n’aurait pas besoin de Dieu pour lui expliquer la distinction entre le bien et le mal. L’Homme aurait juste besoin d’un « sens de l’éthique ».
Je voyais clairement que c’était un vieux monsieur qui n’avait pas encore surmonté les ravages du matraquage religieux qu’il avait reçu. En outre, il n’est pas de cette génération qui consulte aujourd’hui sans honte des psys, pour exorciser et guérir les blessures du passé.
Cependant, je n’avais pas apprécié son attitude délibérément provocatrice. Alors, lorsqu’il a affirmé que même les peuples primitifs savaient qu’ils ne devaient pas s’entretuer par souci d’assurer leur survie et qu’il n’y avait donc nul besoin de recevoir un tel commandement de la part d’une divinité, je lui ai fait remarquer que la règle qui prévalait chez les peuples primitifs était: « Tu ne tues pas celui de ta tribu, celui qui est comme toi. Celui qui ne fait pas partie de ta communauté, tu en fais ce que tu veux. » L’actualité, notamment internationale, n’a de cesse de nous le démontrer: ce n’est pas instinctif pour l’être humain d’avoir de la considération pour n’importe qui, mais plutôt pour ceux qu’ils considèrent comme faisant partie de son groupe. Par conséquent, nous avions besoin de recevoir ce commandement de ne pas tuer son prochain de la part de Dieu, d’autant plus que les sacrifices à des divinités païennes de membres de la communauté, y compris des enfants, avaient lieu chez les peuples anciens (Deutéronome 12:31).

Avant Moïse et après le déluge, le même ordre avait été adressé à Noé et ses fils, (Genèse 9:6). N’en déplaise aux humanistes de ce monde, la vérité est que par défaut, l’Homme est plus porté à faire le bien que le mal (Genèse 6:5). Lorsque l’on se faisait nos adieux, j’ai dit en plaisantant à moitié au vieil homme que l’on pouvait sentir dans ses propos que les expériences négatives qu’ils avaient eues avec certains hommes de Dieu l’avaient profondément marqué et que la blessure était encore vive. En toute sincérité, je pouvais percevoir pendant notre échange que ce n’était pas Dieu en lui-même qu’il rejetait, mais plutôt un système et une somme de « vérités » qu’on lui a assenées sans lui permettre d’afficher la moindre once d’esprit critique. Une fois de plus comme avec Deb, non seulement je me suis sentie prise en embuscade, car je ne m’attendais pas à devoir faire un peu d’apologétique religieuse en sortant ce soir-là. Une fois rentrée chez moi, je me suis surprise à penser: « Fais désormais attention à ce que tu dis car peut-être qu’une parole que tu auras dite à propos, sera être un pansement sur des blessures d’enfance. » (Proverbes 15:23; 25:11)
C’est là que j’ai réalisé ce que l’on entend par être une chrétienne, une disciple de Yeshua. Il ne s’agit pas tout simplement pas d’aller à l’église, de vivre selon des préceptes religieux spécifiques ou de porter un signe ostentatoire religieux. Aller faire des disciples de par le monde n’implique pas forcément de prêcher dans les rues ou de dire à tous ceux que l’on croise: « Est-ce que tu sais si tous tes péchés sont pardonnés? » ou « Sais-tu où tu iras après la mort? » Personnellement, ceci n’a jamais été aucune de mes frayeurs et si je ne connaissais pas déjà Yeshua, je peux vous assurer que personne ne m’aurait amenée à lui en m’accostant avec ce genre de questions. J’ai toujours été convaincue que Dieu qui sonde les pensées et voit tout ce que nous cachons aux autres (Jérémie 17:10), connaît la bonne fréquence pour toucher chacun de nos cœurs. IL n’appelle pas tout le monde de la même façon et IL ne répond pas aux questions de tout un chacun par un seul et unique moyen. Je pense que certaines rencontres ne sont pas fortuites et que tout comme les histoires de Philippe et de l’eunuque éthiopien (Actes 8:26-40) ou de Pierre et de Corneille (Actes 10), l’Éternel peut nous mettre sur le chemin de quelqu’un pour répondre à un appel au secours que cette personne LUI a adressé.
Je ne sais pas où je suis allée chercher cette idée mais j’ai toujours cru qu’on devait d’une certaine façon, être « activée » par le Messie avant de débuter notre mission de disciple. Avant l’activation, nous sommes des espèces d’agents dormants. Mais en fin de compte, et si on était en fait activé dès le moment où l’on dit que l’on s’engage à la suite de Yeshua?
Mes expériences avec Deb et le vieux Britannique m’ont aussi fait comprendre que contrairement à d’autres, je ne dois pas m’attendre à recevoir un ordre spécifique de mission comme un soldat qu’on envoie à la guerre. Mon terrain d’évangélisation est exactement là où je me trouve. Je dois désormais savoir que lorsque je sors de chez moi, à n’importe quel moment, je peux être amenée à devoir parler de ma foi que ce soit pour faire démonter des contre-vérités, donner une parole de réconfort ou prier pour quelqu’un.
Lorsque je serai en train de faire cela, je dois absolument garder en tête que toute opposition ou résistance n’est pas dirigée vers moi, mais vers le Messie.
« Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. » (Luc 10:16)
Le but est de transmettre le message tel qu’il est, sans rien rajouter ou retrancher (Deutéronome 4:2; Apocalypse 22:18-19). Il ne s’agit pas de convaincre à tout prix parce que si la foi vient de ce qu’on entend (Romains 10:17), seul l’Esprit saint convainc du péché (Jean 16:8).
Je termine avec cette chanson de Rich Mullins, « Brother’s keeper ». Je la trouve pertinente car c’est avec un manque d’empathie similaire au mien que Caïn a répondu à Dieu.
« L’Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? » (Genèse 4:9)
The mechanic’s got a clank in his car
And the preacher’s thinking thoughts that are wicked
And the lover’s got a lonely heart
My friends ain’t the way I wish they were
They are just the way they are
Not the one who judges him
I won’t despise him for his weakness
I won’t regard him for his strength
I won’t take away his freedom
I will help him learn to stand
And I will, I will be my brother’s keeper
But at least we got ourselves a roof
And they say that she’s a fallen angel
I wonder if she recalls when she last flew
There’s no point in pointing fingers
Unless you’re pointing to the truth
Not the one who judges him
I won’t despise him for his weakness
I won’t regard him for his strength
I won’t take away his freedom
I will help him learn to stand
And I will, I will be my brother’s keeper
Not the one who judges him
I won’t despise him for his weakness
I won’t regard him for his strength
I won’t take away his freedom
I will help him learn to stand
And I will, I will be my brother’s keeper
L’opinion émise dans ce billet n’engage que son auteure.
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