Je me suis fait baptiser… (encore?) – 2ème et dernière partie

Comme je l’ai indiqué dans la première partie de cette publication, j’étais plutôt très réticente à me faire baptiser de nouveau. D’une part, je déteste recommencer les choses; d’autre part, j’étais désorientée et très triste car je me demandais ce que j’avais été toutes ces années. En effet, être une disciple du Christ a toujours fait partie de mon identité; j’avais donc l’impression que l’on m’annonçait soudainement, qu’une grande partie de moi n’avait jamais valu quoique ce soit.

Alors débutons par le volet « c’est la honte de se refaire baptiser » alias « orgueil »! Comment est-ce que je l’ai géré? Pendant que je grognais intérieurement durant l’étude biblique, trois pensées se sont succédées en rafale dans mon esprit.

  1. J’ai regardé mon pasteur et j’ai pensé: « Si lui, descendant de toute lignée de rabbins n’a pas hésité à se faire baptiser dans une église baptiste, quel est exactement ton problème, ma chère Hadassah? Après tout, il aurait pu très bien se dire que c’était quand même le comble de l’ironie que ce soit des non-juifs qui lui fassent reconnaître le Messie promis d’abord aux juifs (Matthieu 15:24; Actes 3:26), (ensuite à l’humanité (Romains 1:16-17; Ephésiens 2:11-22)) et le baptisent par la suite (mon pasteur, pas Jésus). »
  2. Nicodème, un pharisien et membre du Sanhédrin, n’a pas hésiter à devenir un disciple du Christ et donc sûrement à se faire baptiser, puisqu’il avait compris qu’il devrait naître de nouveau, s’il voulait voir le royaume de Dieu (Jean 3:1-21).
  3. Enfin, notre Seigneur Jésus qui n’a point de ténèbres en LUI et n’avait donc nul besoin de se repentir de quoique ce soit, nous a montré l’exemple en se faisant baptiser.

« Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s’y opposait, en disant: C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Matthieu 3:13-17)

En conclusion, je pense que l’Esprit saint m’a gentiment et tranquillement recadrée .

Alors que je me sens bien affermie quant à ma décision de le faire ce baptême, c’est le spleen et les doutes qui ont pris le relais la semaine suivante, et ce, jusqu’au moment où j’ai rejoint le pasteur dans l’eau. J’ai revu défiler les scènes de mon premier baptême et les efforts déployés par ma mère musulmane pour que cette journée soit mémorable, même si elle n’était pas vraiment enjouée que je devienne chrétienne. Plus tard, elle m’a confié s’être dit: « Je ne pratique pas vraiment ma propre religion en ce moment et je ne veux pas non plus que la petite grandisse sans religion. » Tous ces souvenirs me rendaient mélancolique. Après la mélancolie, ça a été la peur: « Oui, mais si tu te baptises, ça va être l’enfer. Tu verras, des mauvaises choses vont te tomber dessus afin de tester ta foi. Tu es sûre que tu veux repasser parce que tu as vécu au cours des dix dernières années? N’eût été les prières des autres, ta foi n’aurait été qu’un lointain souvenir. Tu auras beaucoup d’attaques de l’ennemi. En plus, déjà que tu fais souvent la sourde oreille à certaines injonctions du Saint Esprit, si tu t’engages publiquement de nouveau, tu n’auras plus droit à l’erreur.  »

Il y avait quand des intermèdes comiques dans ce flot de pensées qui m’a assaillie: « Si tu te baptises, ceci signifie que tu vas désormais supporter en silence, sans broncher, l’attitude exécrable de certaines personnes. C’est fini, les « je n’ai pas de patience, pour rien au monde, je ne tolérerai ceci, la Bible me dit d’aimer les gens, pas de les apprécier. » Tu ne pourras plus tancer vertement les gens. Yep, ma fille; prends ta lourde croix et marche sur la longue pente ardue que tu as à remonter. »

J’avais l’impression que si je me baptisais de nouveau, je signais pour « Mission Impossible: Edition Sinner to Saint ». Il est vrai que lorsque je m’étais fait baptiser plus jeune, je ne connaissais absolument rien du combat spirituel. J’étais trop heureuse d’avoir un père en l’Éternel et un frère en Jésus; je ne comprenais rien ou du moins pas grand-chose au rôle de l’Esprit saint. Par ailleurs, j’étais tellement obsédée par la vie éternelle au paradis que je disais carrément ne pas vraiment me préoccuper de la vie sur terre. Ma formule: « Je suis sur cette terre uniquement pour obtenir mon passeport pour le paradis. » Or si je me faisais baptiser de nouveau maintenant, désormais un peu plus mûre que je ne l’étais, je le ferais les yeux grands ouverts. Je ne pourrai plus être si enivrée de l’euphorie de la conversion, au point d’occulter le poids de paroles comme:

« Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son âme? Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres. » (Matthieu 16:24-27

« Jésus répondit: Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses soeurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des soeurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10:29-30)

Oui, je mets les pieds dans le plat et j’appelle un chat, un chat! Quand on s’engage à la suite du Seigneur, on s’imagine souvent que ça veut dire que dorénavant, on ne souffrira plus autant que les autres parce que toutes nos prières seront exaucées, nous serons protégés contre le mal, la maladie; certains même s’imaginent qu’ils viennent de signer pour le jackpot financier (évangile hérétique de la prospérité). On s’engage, la fleur au fusil. Pourtant, lorsque l’on décide de passer du royaume des ténèbres à celui de la lumière, on s’engage pour un combat. Personne ne devient soldat en espérant ne jamais se retrouver une seule fois sur la ligne de front. Que ce soit dans l’Ancien testament ou le Nouveau, choisir publiquement l’Éternel envers et contre tout, n’était pas une sinécure. Est-ce le baptême de feu dont l’Évangile fait mention, ce feu qui doit purifier et raffiner notre foi? (Luc 3:16; 1 Pierre 1:6-10). Tandis que la peur prenait plus de place dans mon esprit, mon pasteur qui prêchait sur la fête de Shavuot (traduite en grec par Pentecôte), a mentionné l’action du Saint-Esprit en nous. Non seulement, c’est LUI qui nous sanctifiait mais c’est LUI qui nous fortifiait afin de faire face à tous les défis et épreuves qui jalonnent la vie du disciple du Christ (Philippiens 4:13). « Le baptême est juste le début de l’aventure », a rappelé le pasteur,  » le salut nous est donné par la grâce de Dieu. » (Éphésiens 2:1-10; Tite 2:11) J’ai senti un poids s’enlever de mes épaules.

Toutefois, ce qui a vraiment fait basculer les choses durant le service précédant le moment de mon baptême, a été le souvenir de deux incidents où j’ai verbalement renié Dieu et le sacrifice que le Seigneur Jésus a fait pour moi. J’ai alors pris conscience plusieurs années après les faits, non seulement de la gravité des paroles prononcées mais surtout des conséquences de celles-ci. Certes, je les avais ressenties immédiatement de façon tangible puisque non seulement, mes nuits ne se résumaient plus qu’à des cauchemars pendant plusieurs mois, mais ma vie avait pris une tournure catastrophique. J’insiste: n’eût été les prières incessantes de proches et d’inconnus que le Seigneur avait lui-même incités à intercéder pour moi, je ne serai pas là aujourd’hui à tenir ce blogue. Renier Dieu et surtout oser dire « si Jésus est mort sur la croix pour le salut de l’humanité, IL ne l’a pas fait pour moi », ça a revient à annuler son engagement à la suite du Messie. En effet, qu’est-ce qui fait de nous des enfants de Dieu? Quels sont les fondements de notre foi chrétienne? La mort et la résurrection du Messie (Romains 6:3-4; Éphésiens 1; Hébreux 9:13-14).

 

EurekaÀ peine une demie-heure, avant le moment de mon baptême, j’ai eu mon épiphanie: JE DEVAIS DE NOUVEAU PRENDRE CET ENGAGEMENT PUBLIC, JE DEVAIS RENOUVELER DE MANIÈRE EXTÉRIEURE MON ENGAGEMENT À LA SUITE DU CHRIST. Je ne le faisais pas parce que je pensais que le baptême par aspersion que j’avais reçu n’en était pas un. Je devais le faire parce que je savais en mon âme et conscience qu’à deux moments précis de ma vie (du moins, ceux dont je me rappelle), j’avais publiquement rompu l’engagement que j’avais pris. Je sais que le Seigneur Jésus est resté à mes côtés pendant toutes ces années. S’est-IL dit: « C’est la colère qui parle, elle n’est pas consciente de la portée de ses mots. » ou a-t-IL juste décidé de me redonner ces multiples secondes chances, emblématiques de SA miséricorde et longanimité? Franchement, je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’à deux reprises, j’avais repris ma parole et avais donc sciemment ouvert des brèches à l’ennemi. Il était temps de les colmater.

 « Cette eau était une figure du baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ, qui est à la droite de Dieu, depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis. (1 Pierre 3:21-22) »

Dans un moment de peur, Pierre a renié trois fois de suite le Seigneur. Il ne pensait pourtant pas en être capable (Marc 14:29-31; 66-72). Je suis immensément très, très d’être une Simon-Pierre en matière de foi et dévouement envers le Seigneur. Par contre, j’avoue être assez impulsive comme l’apôtre l’était au début de sa marche avec Jésus. Cependant, je puise beaucoup de réconfort dans le fait qu’en dépit de son triple reniement, le Seigneur a quand même été miséricordieux à son égard et IL l’a invité/accepté de nouveau après SA résurrection.

« Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois: M’aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. » (Jean 21:15-17)

Le Seigneur nous invite au baptême, qui est l’expression extérieure de notre acceptation du salut offert par Dieu. J’ai lu récemment que l’on ne se baptisait pas pour être sauvé, mais parce qu’on l’était déjà. Je suis d’accord avec cette interprétation. Pour celui qui reçoit le cadeau du salut, les deux aspects de son acceptation se manifestent par l’existence de sa foi (JE CROIS que Jésus est le Messie et mon Sauveur, c’est-à-dire Dieu) et le baptême . Tout ceci s’inscrit dans la démarche perpétuelle de retour à l’Éternel (teshuvah) et de changement complet de mentalité (métanoia).

« Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Marc 16:15-16)

PS: À ceux qui pensent à tort ou à raison que si les gens n’ont pas été baptisés d’une certaine manière ou qu’ils l’aient été dans une autre dénomination, ça voudrait dire in fine qu’ils ne marchaient pas en vérité avec Jésus, qu’ils étaient encore perdus sans le savoir, je le clame: « Que vous ayez tort ou raison, faites-preuve de tact et de circonspection! » En effet, personne ne sait connaît la teneur et l’authenticité de la marche d’un individu avec l’Éternel et encore moins quand la personne a commencé cette marche. Actes 10 en est une illustration. N’eût été la visite de l’ange, Pierre n’aurait jamais pu concevoir que Corneille connaissait déjà le Dieu d’Israël (Actes 10:34-35). Après tout, n’était-ce pas un centurion romain dont il fallait se tenir loin (Actes 10:28), qui probablement ne devait pas suivre tous les rites du judaïsme et qui donc, aux yeux des humains, ne devait probablement rien connaître de l’Éternel? Et pourtant, Dieu l’avait remarqué (Actes 10:1-4).

(Activez les sous-titres en français en cliquant sur « cc », puis la roue/subtitles/auto-translate/French)


L’opinion émise dans ce billet n’engage que son auteure.

 

 

 

 

 

 

2 commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.